Les conseillers en création d’entreprise ne cessent d’évoquer que le statut d’auto-entrepreneur est le bon choix pour débuter une activité. Certes, il est profitable en phase de démarrage, mais considéré comme un régime provisoire. À un certain stade, ce statut doit être modifié. Le montant du chiffre d’affaires est l’un des indices qui signalent le besoin de modification de statut.
Les plafonds de chiffre d’affaires
Quand l’entreprise commence à dépasser les plafonds de chiffre d’affaires autorisés, il doit choisir un régime autre que celui d’auto-entrepreneur. En France, ces seuils sont clairement définis : 82 200 € pour les activités artisanales ou commerciales et 32 900 € pour les autres activités. Si l’entrepreneur dépasse ces limites à la première année d’exercice, il n’aura plus le statut d’auto-entrepreneur dès la deuxième année. Il bénéficiera d’une année d’ajustement. Non structurel, le dépassement peut être conjoncturel. En tout cas, le dépassement des plafonds n’est pas une situation à craindre. Au contraire, il signale une bonne nouvelle pour la firme. Cette situation n’engendre pas la perte des avantages de l’auto-entreprise.
Les charges forfaitaires
Le niveau des charges forfaitaires supportées par l’entreprise est un autre fait qui signale la nécessité de modification du statut d’auto-entrepreneur. Les charges ne sont pas en effet prises en considération pour les auto-entrepreneurs. Elles sont évaluées en fonction de la base d’abattements forfaitaires appliqués par le service administratif. Ces montants peuvent pourtant diminuer en cas d’abondance d’achats, de multiplication de sous-traitance et de disposition de local ou véhicule d’entreprise. Un auto-entrepreneur ne peut embaucher un salarié, même en temps partiel du fait de la rentabilité moins élevée. Passer au régime réel d’imposition s’avère plus intéressant dans plusieurs cas. Les charges réelles de la société seront prises en compte par l’assiette de calcul de l’IRPP.
Une franchise de TVA pénalisante
Le dernier paramètre qui oblige une structure à changer du régime d’auto-entrepreneur est le niveau de la franchise de la TVA. Celle-ci est souvent attractive en début d’activité. Pour un travail en B2C, la franchise de TVA permet à l’auto-entrepreneur de proposer des prix inférieurs à ceux des concurrents aux clients potentiels. Cela est estimé entre 5,5 et 20 % selon les produits ou services et le secteur d’activité. Au-delà de certains seuils, la TVA peut rapidement engendrer des contraintes de trésorerie et devenir pénalisante. Ce problème survient très souvent dans le cas d’une activité qui impose plusieurs achats. Si votre entreprise commence à prendre de l’ampleur, il s’avère judicieux de quitter de statut d’auto-entrepreneur.